Mots clés |
Employabilité, Évaluation, Subjectivité, Post-Licenciement individuel, Outplacement system, Cabinet de conseil, Développement personnel, Épistémologie socioclinique, Distinction managériale |
Resumé |
Cette thèse propose de s'intéresser aux cadres de multinationales de services marchands après une perte d'emploi et dans un contexte « d'outplacement individuel », à partir de différents matériaux qualitatifs issus d'une démarche socioclinique dans trois cabinets, à travers des observations ethnographiques et des entretiens approfondis. Nous montrons comment les logiques socio-historiques de l'employabilité des cadres irriguent et structurent les cabinets d'outplacement et ses activités marchandes : entre techniques de recherche d'emploi, prestations de conseil et développement personnel. Nous présentons ensuite la démarche de recherche au cœur des tensions créatrices entre clinique et critique, puis l'élaboration du dispositif méthodologique et ses aspects concrets au plus près du travail de subjectivation des individus. En nous intéressant aux processus de construction de soi post-licenciement des cadres en outplacement, nous montrons que derrière la rhétorique managériale et ses techniques de marchandisation de soi, les individus incorporent et s'identifient à l'expérience du cabinet selon des logiques d'appartenance, de carrière individuelle et d'évaluation de soi. Nous analysons ce système de (re)classement spécifique, et plus particulièrement les processus qui contraignent les cadres à agir comme des « promoteurs d'un soi-employable » ; mobilisés par des dynamiques de réseaux, de compétition et de réputation. Nous mettons également en lumière les tensions et contradictions des individus en recherche d'emploi qui s'inscrivent dans une lutte dramaturgique de distinction managériale. Enfin, à partir des principaux résultats de la recherche, nous discutons de ses apports et de ses limites. |