Mots clés |
Objets, Musée, Kanak, Biographies, Patrimoine dispersé, Nouvelle-Calédonie, Art, Culture |
Resumé |
Concomitamment aux politiques de « développement » social et économique lancées en Nouvelle-Calédonie dans la seconde moitié du XXe siècle, un mouvement d'auto-affirmation politique et culturelle émerge dans ce territoire, visant à revitaliser l'identité du peuple kanak. Dans ce contexte, un projet de repérage des objets ethnographiques prélevés durant l'époque coloniale (le « patrimoine kanak dispersé ») est lancé, bénéficiant du support de l'État, de spécialistes d'art océanien français et de professionnels autochtones. Suivant les parcours d'un groupe de ces objets « dispersés », cette thèse en interroge le statut actuel, au sein de la réalité institutionnelle, et en référence au discours de la décolonisation. Au croisement de quatre établissements culturels situés entre la France (Musée d'art et d'histoire de Rochefort), l'Italie (Musée de préhistoire et d'ethnographie Luigi Pigorini de Rome), la Suisse (Musée d'ethnographie de Neuchâtel) et la Nouvelle-Calédonie (Centre culturel J.M. Tjibaou), ce travail cherche à tracer les « biographies » de ces objets, à travers les personnes qui au fil du temps les ont conservés, échangés et valorisés. Quelle est la place attribuée à ces objets dans le temps de la décolonisation ? Quelle est leur fonction relativement aux actions pour la restitution des collections ethnographiques provenant des anciennes colonies ? Basé sur des enquêtes d'ordre muséographique et ethnographique, ce travail suggère l'émergence, dans un contexte postcolonial, d'un processus d'appropriation, de reformulation (et aussi de diffusion) de la rhétorique occidentale autour de la valeur de l'objet et du musée ethnographique. |