Resumé |
En France, les politiques de santé publique en psychiatrie visent à l'inclusion sociale et à la mise en place de projets pour les patients souffrant de troubles psychotiques. Le projet occupe ainsi une place privilégiée en psychiatrie. Il renvoie étymologiquement, en latin, au fait de « jeter en avant » et suppose une implication subjective et intentionnelle. L'action de jeter, renvoie à l'investissement pulsionnel, tandis que le terme « en avant » suggère l'investissement de l'avenir, appartenant au temps chronométrique. Le projet, dans la théorie psychanalytique renvoie ainsi à l'investissement de la temporalité psychique en tant qu'objet. La temporalité psychique suppose un double investissement, celui d'un temps reconnu socialement et celui d'un temps subjectif. Cependant, dans les fonctionnements psychotiques, les troubles de la pensée, les troubles du rapport à la réalité, les particularités des investissements objectaux entravent l'investissement perceptif et subjectif, affectant l'investissement de la temporalité psychique. La littérature en psychopathologie psychanalytique sur le thème de la temporalité psychique dans les psychoses considère, d'une part, le figement temporel chez les patients inhibés et d'autre part, la confusion spatio-temporelle lorsque la désorganisation psychique est au premier plan. Néanmoins, d'autres travaux en psychopathologie et dans le domaine des méthodes projectives mettent en avant la diversité des investissements objectaux et des modalités défensives dans les psychoses. Ces éléments nous invitent à penser en profondeur les modalités d'investissement de la temporalité : les modalités d'inhibition ou de désorganisation pourraient ainsi masquer d'autres modalités d'investissement concomitantes. Afin d'explorer cet attendu, nous proposons l'étude de cas de patients adultes (25-70 ans), diagnostiqués psychotiques hospitalisés en psychiatrie. La méthodologie de recherche comprend la réalisation d'entretiens semi-directifs de recherche et d'épreuves projectives (test de Rorschach et TAT) analysés quantitativement et qualitativement selon la méthode de l'Ecole de Paris, à partir d'une grille d'investissement de la temporalité psychique dans les psychoses. |