Institution gériatrique, Violence, Emboîtement, Opérateurs défensifs groupaux, Psychanalyse groupale, Groupe, Réseaux, Liens, Alliances inconscientes, Métacadres

Depuis plusieurs années, la violence en institution gériatrique est un sujet au coeur de l'actualité et des préoccupations des politiques de santé publique.Sous l'angle de la psychanalyse groupale, la thèse analyse les processus psychiques sous-tendus par l'émergence de la violence en institution gériatrique dans le but d'améliorer les conditions d'accueil des personnes âgées, de leurs proches aidants et des conditions de travail des professionnels qui les accompagnent. Les données cliniques, recueillies au sein d'un dispositif d'écoute départemental et de trois EHPAD, analysées à partir de méthodologies psychanalytique, sociologique et ethnographique mettent en évidence l'existence d'un emboîtement vertical de violence entre les métacadres social, politico-économique et institutionnel et d'un emboîtement horizontal entre le groupe familial et l'institution gériatrique. Le matériel clinique montre aussi que la mise en place d'opérateurs défensifs violents dans le groupe soignant et d'alliances inconscientes pathogènes dans les liens résidents-familles-soignants, défenses contre la souffrance engendrée par la violence de et dans l'institution, participe d'un processus de déshumanisation des sujets âgés accueillis. Enfin, les données cliniques révèlent les retentissements de la dislocation des espaces de pensée et de parole sur le traitement de la violence dans un contexte de mutation des métacadres contemporains. La partie discussion porte sur les processus impliquées dans le travail de recherche doctorale en psychologie, sur les questions épistémologiques soulevées par la méthodologie psychanalytique groupale et propose une "méta-analyse" du dispositif de cette recherche. Elle se poursuit sur le rôle essentiel des groupes, des réseaux et du psychologue clinicien dans le cadre de l'accueil et de la transformation de la violence issue des métacadres, de et dans l'institution gériatrique. La discussion se termine sur l'intérêt du développement d'habitats partagés, de petites unités de vie et d'EHPAD-pôles ressources de proximité pour changer les représentations sociales violentes portées sur le vieillissement, prévenir l'exclusion sociale et améliorer les conditions d'accueil et d'hébergement des personnes âgées dans la Cité. Enfin, la conclusion s'ouvre sur des perspectives de recherches ultérieures, notamment sur les effets de transmission psychique de la violence inter et transgénérationnelle d'Etat en institution gériatrique et sur l'intérêt du développement de nouveaux dispositifs groupaux et en réseau, en vue de transformer la violence issue des métacadres, de et dans l'institution gériatrique.