Pensées répétitives négatives et croyances métacognitives dans l'usage de substances psychoactives : contribution à l'étude de processus transdiagnostiques
Repetitive negative thinking and metacognitive beliefs in substance use disorders : contributions to the transdiagnostic processes literature
par Tristan HAMONNIERE sous la direction de Isabelle VARESCON
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le lundi 18 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Dépendance (psychologie)
  • Dépression
  • Métacognition
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Processus transdiagnostiques, Pensées répétitives négatives, Croyances métacognitives, Cannabis, Alcool
Resumé
Contexte : Les pensées répétitives négatives, dont les formes les plus étudiées sont les ruminations dépressives et les inquiétudes anxieuses, sont aujourd'hui considérées comme un unique processus, responsable de l'apparition et du maintien de nombreux états psychopathologiques. Elles ont pour caractéristiques principales d'être répétitives, intrusives, difficile à contrôler et accaparant les capacités mentales. Elles seraient également sous-tendues par la présence de croyances dites « métacognitives » à propos de leur utilité, mais aussi de leurs conséquences négatives. Depuis une dizaine d'années, des études tendent à montrer qu'elles pourraient être impliquées dans le développement et le maintien des conduites addictives. Cependant, cette littérature reste hétérogène, essentiellement centrée sur les concepts spécifiques de ruminations dépressives ou d'inquiétudes anxieuses et pour sa majorité sur le trouble de l'usage d'alcool. De plus, à ce jour, peu de connaissances existent sur les facteurs pouvant influencer cette relation alors que différents arguments théoriques et empiriques laissent supposer que des variables comme le genre ou les croyances métacognitives puissent déterminer en partie leur rôle dans l'apparition de symptômes. Objectifs : Ce travail de thèse vise donc à évaluer et étudier l'influence des pensées répétitives négatives dans le mésusage d'alcool et de cannabis, à partir d'une mesure transdiagnostique, tout en considérant l'effet modérateur du genre, des croyances métacognitives et de l'évitement cognitif. Méthode : Deux études ont été menées afin de répondre à ces objectifs. Une première étude sur une population clinique de 81 patients consultants pour un trouble de l'usage d'alcool et une seconde étude sur 257 consommateurs de cannabis recrutés en population tout-venant via internet. Ces deux études transversales ont évalué les pensées répétitives, les croyances métacognitives et l'évitement cognitif à partir d'auto-questionnaires validés. Résultats : Les résultats révèlent que des difficultés attentionnelles provoquées par les pensées répétitives semblent être le mécanisme principal par lequel ce processus participe du déclenchement de consommations d'alcool ou de cannabis et que la façon dont une personne perçoit et régule ses pensées conditionne cet effet. En revanche, le profil métacognitif (croyances et stratégies métacognitives) des usagers concernés ne semble pas être le même entre les consommateurs de cannabis et d'alcool. D'autre part, les résultats montrent que les croyances à propos du besoin de contrôler les pensées, impliquées dans la plupart des conduites addictives, prédisent aussi le mésusage de cannabis. Conclusion : Ces résultats apportent de nouvelles preuves quant au caractère transdiagnostique des pensées répétitives et des croyances métacognitives. Ils apportent aussi des éléments théoriques en faveur de l'approche processuelle transdiagnostique. Enfin, ils soulignent la nécessité de prêter attention à ces processus lors des suivis en addictologie et laissent à nouveau supposer que des interventions centrées sur la rumination (et sur les croyances associées) pourraient présenter un intérêt dans la prise en charge d'un trouble de l'usage d'alcool ou de cannabis. Des études complémentaires sont maintenant nécessaires pour évaluer ce type d'intervention chez des consommateurs de substances.