Art contemporain, Paradigme artistique, Organisation artistique à but non lucratif, Artiste, Marché de l'art, Néolibéralisme

Cette thèse traite du rapport entre l'art et l'argent spécifique aux organisations artistiques à but non lucratif, dans le monde artistique d'Istanbul. Le monde des arts stambouliote a été restructuré avec les politiques économiques néolibérales entrées en vigueur depuis les années 1980 en Turquie. Dans ce processus de transformation, avec le retrait de l'État des domaines de la culture et des arts, de nouveaux acteurs économiques et des organisations artistiques à but non lucratif ont commencé à émerger pour combler le vide dans ces domaines. Nous verrons dans quels contextes l'entrelacement de ces deux domaines provoque des tensions dans le monde de l'art d'Istanbul, comment ces dissensions disparaissent et de quelle manière leurs valeurs respectives parviennent à se réconcilier par les artistes. En mobilisant les outils théoriques de l'approche relationnelle, cette thèse analyse les dynamiques de l'entremêlement du monde artistique et du monde économique dans le contexte d'Istanbul en prenant les organisations artistiques à but non lucratif comme une étude de cas. Les acteurs du monde artistique, outre leurs pratiques créatives, développent des rapports à l'argent et au marché différents selon les paradigmes qu'ils représentent. Bien que les acteurs du paradigme modernisateur aient pour la plupart l'approche des mondes hostiles, mise en avant par Viviana Zelizer, nous affirmons qu'ils sont capables d'apaiser ce conflit lorsqu'ils entrent dans le courant de l'art contemporain. Les organisations artistiques à but non lucratif incarnent l'approche de Viviana Zelizer des « vies connectées », où les frontières du monde de l'art et du monde économique s'entremêlent et interagissent. Ainsi, ces organisations révèlent cette situation avec le rapport qu'elles établissent avec l'espace urbain, l'organisation de l'activité artistique et l'espace de production artistique qu'elles ont construit.