Itinéraires de réussite de cheffes d'entreprise contemporaines au pays des « Nana Benz » de Lomé (Togo) : du modèle de l'empowerment des femmes par le marché à l'étude des rapports sociaux de sexe
Contemporary business women's pathways of accumulation in the "Nana Benz" of Lomé' country (Togo) : from the model of women's empowerment through the market to the study of gender relations
par Charlotte VAMPO sous la direction de Olivier LESERVOISIER
Thèse de doctorat en Ethnologie
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le mardi 03 mars 2020 à Université Paris Cité

Sujets
  • Autonomisation
  • Division sexuelle du travail
  • Femmes
  • Femmes chefs d'entreprise
  • Lomé (Togo)

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Mots clés
Entrepreneuriat, Empowerment, Rapports sociaux de sexe, Figure de la réussite, Autonomisation, Émancipation, Division sexuelle du travail, Genre, Travail, Pouvoir, Lomé, Togo
Resumé
Dans le contexte de mondialisation néolibérale, l'accès par les femmes au marché économique est perçu comme la clef de leur « émancipation » et de leur « empowerment ». C'est à partir d'une enquête ethnologique de longue durée auprès de nouvelles générations de cheffes d'entreprise à Lomé que la thèse interroge ce modèle du développement qui associe entrepreneuriat des femmes et transformations des rapports sociaux de sexe. À la différence des « Nana Benz » de Lomé et d'autres commerçantes africaines au faible capital scolaire traitées dans la littérature sur l'entrepreneuriat, les cheffes d'entreprise de l'enquête présentent un profil inédit. Elles sont diplômées du supérieur, d'origine sociale le plus souvent favorisée, de l'économie formelle, et engagées par ailleurs dans des associations d'entrepreneures visant à promouvoir « le renforcement des capacités des femmes ». La thèse analyse les effets de l'autonomisation économique des femmes, associée à un gain d'argent pour elles-mêmes, mais aussi de plus en plus à destination du ménage, sur les rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes. Dans cette perspective, les itinéraires d'accumulation des cheffes d'entreprise sont décrits afin de voir les moyens de la réussite sociale, et le poids du contexte international sur leurs idéaux de la réussite au-delà du seul aspect économique. La thèse donne ainsi un éclairage sur la circulation du concept de genre dans le développement. Elle questionne le rapport entre autonomisation, individualisation et émancipation à travers l'étude des conséquences du travail professionnel des femmes dans les couples et les familles, en croisant notamment les rapports sociaux de sexe avec ceux de classe. Elle apporte une réflexion sur la catégorie travail, en contexte, appréhendé à la fois dans sa dimension productive et reproductive. Les données mettent au jour la difficulté des femmes à faire accepter leur travail professionnel au regard de la perpétuation de la division sexuelle du travail et de l'importance du statut masculin de chef de famille.