Resumé |
Cette thèse porte sur un groupe de travailleurs peu étudiés jusqu'ici, les chauffeurs de taxi parisiens. Fondée sur une enquête par entretiens et observations de situations, elle étudie les conditions dans lesquelles ces chauffeurs doivent aujourd'hui exercer leur activité, les contraintes qu'elles comportent pour eux, les formes sous lesquelles ils tentent d'y faire face. Elle analyse les divers types de statuts sous lesquels ils peuvent exercer leur métier, et les sujétions économiques - le plus souvent lourdes - que ceux-ci entraînent pour eux ; elle examine les stratégies à travers lesquelles ils s'efforcent de maîtriser ces contraintes (manières d'organiser leur journée, de gérer le temps, de se déplacer dans la ville) ; elle s'intéresse aux carrières, avec leurs réussites et leurs échecs, que connaissent les chauffeurs dans le métier ; elle étudie les conséquences qu'entraînent pour eux l'apparition d'Uber et des « VTC » (voiture de transport avec chauffeur). Les données recueillies reposent notamment sur une enquête de terrain intensive menée sur le site d'un aéroport parisien, où sont rassemblés chaque jour plusieurs centaines de chauffeurs dans l'attente des passagers des vols. La thèse vise un double enjeu : contribuer à la connaissance des métiers à statut professionnel peu élevés dans la France d'aujourd'hui, à travers le cas peu étudié jusqu'ici des chauffeurs de taxi parisiens ; étudier les effets, sur ce métier jusqu'ici relativement protégé (par la fixation réglementaire du tarif des courses et le nombre limité d'autorisations attribuées pour exercer le métier), de la libéralisation du marché et de l'« ubérisation ». |