Mots clés |
Tumeurs du système nerveux central de l'enfant, Pesticides, Antécédents familiaux de cancer, Étude cas-témoins, Étude d'incidence |
Resumé |
Objectifs : Cette thèse visait à approfondir les connaissances sur les facteurs de risque des tumeurs du système nerveux central (SNC) de l'enfant. Elle a comporté trois parties. La première partie portait sur les antécédents familiaux de cancer, la seconde sur le rôle des expositions domestiques aux pesticides, et la troisième sur la densité de cultures agricoles de la commune de résidence. Population et méthodes : Les deux premières parties de la thèse étaient basées sur les données des deux enquêtes cas-témoins ESCALE (2003-2004) et ESTELLE (2010-2011) analysées conjointement. L'échantillon comportait 509 cas de tumeurs du SNC et 3102 témoins de population, âgés de moins de 15 ans. Les données ont été recueillies auprès des mères par un questionnaire téléphonique standardisé identique pour les cas et les témoins. Les odds ratios (OR) et les intervalles de confiance à 95% (IC 95%) ont été estimés par des modèles de régression logistique non conditionnelle ajustés sur les variables de stratification âge et sexe, l'indicateur de l'étude d'origine et les facteurs de confusion potentiels. La troisième partie de cette thèse était une étude écologique basée sur les données 2000-2015 Registre National des Cancers de l'Enfant (6959 cas de tumeurs du SNC de l'enfant). Les densités de cultures ont été estimées à l'échelle communale en rapportant la surface dédiée à la culture d'intérêt à celle de la surface agricole utile à partir des données des Recensements agricoles 2000 et 2010. Les ratios standardisés d'incidence (SIR) et les intervalles de confiance à 95% ont été estimés par des modèles de régression de Poisson pour l'ensemble des cultures étudiées. Résultats : Nous avons observé une association faible mais significative entre les tumeurs du SNC de l'enfant et les antécédents de cancer chez les apparentés de premier et second degré déclarés par la mère (OR=1,2 ; IC 95% 1,0-1,5). Les tumeurs du SNC de l'enfant étaient plus particulièrement associées aux antécédents familiaux de tumeurs du SNC (OR=2,1 ; IC 95% 1,3-3,7) et cette association était plus forte chez les apparentés de 1er degré. Nous avons observé une association entre les tumeurs du SNC et l'utilisation domestique de pesticides par la mère au cours de la grossesse (OR=1,5 ; IC 95% 1,2-1,8), et plus spécifiquement des insecticides (OR=1,5 ; IC 95% 1,2-1,8). Nous n'avons pas observé d'association significative entre l'incidence des tumeurs du SNC de l'enfant et l'activité agricole recensée dans les communes de résidence. Cependant, le taux d'incidence des gliomes apparaissait légèrement augmenté dans le quartile de communes ayant les plus fortes déclarations de cultures de vignes (SIR=1,24 ; IC 95% 0,98-1,55), de légumes frais (SIR=1,43 ; IC 95% 1,01-2,04) et d'oléagineux (SIR=1,15 ; IC95% 0,97-1,35). L'incidence de tumeurs embryonnaires n'était associée à aucune activité agricole. Conclusion : Cette thèse apporte des arguments en faveur d'une susceptibilité génétique des tumeurs du SNC de l'enfant, qui ne semble pas s'expliquer par des antécédents de neurofibromatoses. Il permet également de renforcer l'hypothèse d'un rôle des expositions résidentielles aux pesticides dans la survenue de tumeurs du SNC chez l'enfant. |