Optimisation d'un vaccin thérapeutique anti-tumoral par association à des traitements anti-angiogéniques et un inhibiteur des points de contrôle immunitaires
Optimization of a therapeutic anti-tumor vaccine by combining it with anti-angiogenic treatments and an immune checkpoint inhibitor
par Fanny MEJEAN sous la direction de Corinne TANCHOT
Thèse de doctorat en Immunologie
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le lundi 07 juillet 2025 à Université Paris Cité

Sujets
  • Antiangiogéniques
  • Inhibiteurs de points de contrôle immunitaire
  • Vaccins anticancéreux

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Mots clés
Vaccin, Thérapeutique, Survivine, Axitinib, Vascularisation, Rein
Resumé
Notre équipe ayant déjà établi la preuve de concept qu'un vaccin thérapeutique à longs peptides ciblant la survivine (SVX) ralentit la croissance de plusieurs tumeurs murines avec des régressions complètes dans 30 % des cas, mais des rechutes encore fréquentes. Le présent travail a exploré l'hypothèse qu'une modulation transitoire de l'angiogenèse pouvait durablement renforcer cette réponse vaccinale.Le sunitinib, inhibiteur de tyrosine-kinases (TKI) anti-VEGFR, a d'abord été combiné au vaccin : la synergie n'a été observée que lorsque le TKI précédait la vaccination, révélant l'existence d'une « fenêtre de normalisation » vasculaire indispensable à l'infiltration lymphocytaire. Toutefois, la toxicité cumulative du sunitinib et son recul en pratique clinique ont conduit à substituer l'axitinib, mieux toléré et désormais recommandé en première ligne du carcinome rénal métastatique. Afin de disposer d'un cadre expérimental reflétant la complexité vasculaire ciblée par les anti-angiogéniques, le modèle CT26 sous-cutané utilisé pour le criblage initial a été remplacé par un modèle orthotopique de carcinome rénal RENCA-Luc, une des pathologies de référence pour l'étude des TKI. Dans ce contexte, la séquence « axitinib (j5-13) --> vaccin SVX (j14, j20) --> anti-PD-1 (j15 -J19- J23- 27) » a été caractérisée de façon exhaustive. L'axitinib induit d'abord une régression endothéliale, puis, après son arrêt, une phase de normalisation vasculaire, une hypoxie réduite (50 %) et une contraction significative des cellules myéloïdes suppressives. L'administration du vaccin au cœur de cette fenêtre provoque l'accumulation intratumorale de lymphocytes CD8+ NKG2D^high/Granzyme B+ et de lymphocytes T helper 1, corrélée à une chute des Treg et à l'inhibition de la glycolyse des MDSC. Les CD8+ ainsi recrutés sécrètent CXCL10 et CXCL12, instaurant une boucle d'amplification qui accroît encore l'infiltrat effecteur.Le blocage ultérieur de PD-1 lève la signalisation inhibitrice résiduelle : la prolifération Ki-67 des compartiments CD4+ et CD8+ est multipliée par cinq, la polyfonctionnalité (IL-2, IFN-gamma;, GM-CSF) est restaurée, et l'efficacité cytotoxique ex vivo atteint 95 % de lyse des cellules RENCA-Luc en vingt-quatre heures. In vivo, plus de 60 % des souris traitées présentent une éradication complète de la tumeur rénale orthotopique. Ces données établissent qu'un séquençage temporel rigoureux « axitinib --> fenêtre vasculaire normalisée --> vaccination SVX --> blocage PD-1 » convertit un carcinome rénal « froid » en micro-environnement hautement immunogène et garantit une destruction tumorale rapide et durable, fournissant ainsi un rationnel solide pour la traduction clinique de cette triple combinaison.